Jean-Louis Etienne, explorateur engagé

Interview de Jean-Louis Etienne pour la newsletter d’Entrepreneurs d’Avenir

De passage à Nantes le 12 et 13 mai dernier, Jean-Louis Etienne a clôturé la deuxième édition du Parlement des Entrepreneurs d’Avenir. Célèbre pour avoir été en 1986 le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire, il a salué le dynamisme et l’audace des« explorateurs d’avenir » tout en les appelant à la persévérance.

Vous avez participé à cette deuxième édition du Parlement d’Entrepreneurs d’avenir, à quel titre y étiez-vous ?
J’étais invité par mon partenaire d’expéditions, le Groupe Generali. J’ai découvert cette assemblée de chef d’entreprises : un univers que je ne connaissais pas du tout.

Que retenez-vous de ces deux journées ?
Le thème était : « réinventer l’entreprise pour un avenir souhaitable.» J’ai été frappé par le témoignage de ces entrepreneurs qui cherchent à adopter de nouveaux modes de gouvernance et qui sortent des sentiers battus. Et il ne s’agit pas seulement d’entrepreneurs de petites structures, il y a aussi des patrons de grosses entreprises. J’ai moi-même une société pour mes expéditions. Donc je connais les lourdeurs et les difficultés que cela représente. J’ai eu parfois jusqu’à 20 salariés. Et là, j’étais face à des initiatives qui sortaient de la routine de l’expert comptable. C’était passionnant !

Qu’avez-vous en commun avec ces entrepreneurs ?
Dans mon allocution de clôture, je les ai appelé des « explorateurs d’avenir ». Ils explorent de nouvelles manières de travailler, ils aspirent à moins de rigidité. Finalement, c’est comme les expéditions : on trouve de nouvelles terres à défricher.
Il y a ensuite la notion de « responsabilité ». En quelques siècles, l’homme a pris possession des espaces et des espèces, brisant l’équilibre naturel et sortant de l’écosystème terre. L’homme n’arrête pas de produire et de détruire son environnement mais il est aussi doué d’une conscience qui lui dit qu’il est entrain de s’autodétruire. Aujourd’hui, il faut renouer avec cet écosystème, veiller à l’équilibre naturel. Chacun doit y être attentif à son niveau, chacun doit savoir s’il agit correctement. C’est un véritable défi pour l’humanité. Et c’est pourquoi, j’ai invité ces responsables à être audacieux et persévérant dans leurs choix.

Vous revenez souvent sur la notion de persévérance dans vos témoignages…
Oui, c’est vrai. La persévérance, je l’ai découverte dans ma première expédition au pôle Nord. J’ai failli renoncer mille fois, mais il fallait que j’arrive au pôle avant la débâcle. Et quand j’ai réussi, ce fut un accomplissement extraordinaire. Tout ce qu’on commence et qu’on ne finit pas est une frustration. Il faut persévérer et passer les seuils des difficultés pour progresser. Cette persévérance m’a poussée à l’éveil.

Etes-vous optimiste pour l’avenir ?
Je suis spectateur du monde et je suis admiratif de l’intelligence humaine et des solutions techniques que l’homme trouve pour subvenir à ses besoins. Je ne crois pas à la décroissance, mais à l’intelligence appliquée de l’homme pour trouver de nouvelles solutions. A Nantes, j’ai rencontré des gens fins et intelligents. Des entrepreneurs qui donnent de l’espoir en ce sens.

Propos recueillis par Flore de Borde

Ce contenu a été publié dans Ecologie, Entreprise, RSE, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>