E-transcripteur, un métier d’avenir

Article paru dans la newsletter de l’entreprise Acceo. L’entreprise Delta Process a donné naissance à un nouveau métier, la e-transcription. Un service qui permet de transcrire en direct et à distance des conversations entre personnes entendantes et sourdes. Des hommes et des femmes ont choisi ce métier innovant qui revitalise les zones rurales. Bienvenue dans l’univers des e-transcripteurs.

La France compte 6 millions de sourds et malentendants dont 10% de sourds profonds. Sur ces 10%, 90% lisent sur les lèvres, peuvent parler mais n’entendent pas, les autres utilisent la langue des signes. Impossible d’avoir une conversation au téléphone, d’assister à une réunion, de communiquer de manière autonome. L’e-transcripteur permet aux personnes sourdes de communiquer à distance avec les entendants. Il sert d’intermédiaire. Il suffit d’un écran d’ordinateur. Grâce à une webcam, il s’insère entre les deux interlocuteurs. Il retranscrit par écrit, en temps réel, tout ce que dit la personne entendante. Ces propos s’affichent sur l’ordinateur du déficient auditif.

Sophie Tison, chargée du contrôle qualité chez Tadeo, ancienne sténotypiste de l’ONU auprès du tribunal international d’Arusha au Rwanda, a travaillé de longs mois pour mettre en place cette solution : « Nous avons fait évoluer le métier de sténotypiste de conférence, prise phonétique de la parole avec restitution des notes en différé, pour permettre un affichage en direct et à distance, sur un écran, du compte rendu écrit de la parole».

Nous sommes les oreilles des sourds

La formation demande entre 2 et 5 ans d’études. La 1ère année, l’e-transcripteur doit pouvoir transcrire la parole à 150/160 mots/mn (formation intensive), la 2ème année à 180 mots/mn. Il est alors apte à e-transcrire toutes les conversations téléphoniques. Il peut choisir de se perfectionner ensuite trois années supplémentaires, pour e-transcrire les réunions et les conférences. En 5ème année, il doit atteindre le seuil minimum de 210 mots/minute. Il dispose d’un clavier et de deux écrans. L’un pour voir la personne sourde, l’autre pour l’affichage du texte. «Un métier qui demande de la concentration, une bonne connaissance du français et de l’orthographe, de la culture générale et bien-sûr d’acquérir une certaine vitesse de frappe», précise Sylvie Rochat, responsable de la formation chez  Delta Process.

Edwige Morel l’a découvert il y a 3 ans. «J’ai un BTS de gestion/compta et un brevet d’Etat d’éducateur sportif. Après 4 ans dans un cabinet comptable en France, j’ai travaillé comme coach sportif en Suisse. Puis, à la naissance de mon deuxième enfant, j’ai voulu réorganiser ma vie professionnelle, travailler près de chez moi dans mon petit village du Haut-Jura, avoir des horaires compatibles avec ma vie de famille.» Une amie lui parle alors du métier de e-transcripteur, présenté dans le village de Bellecombe par les équipes de Delta Process. Edwige est séduite. Elle se rend sur le site internet de l’entreprise, s’inscrit aux tests, les passe puis est admissible à la formation. La jeune-femme travaille aujourd’hui sur la plateforme du Haut-Jura. Elle répond aux appels des sourds et des malentendants puis les mets en relation avec leurs interlocuteurs. «Chaque jour, je transcris simultanément la parole pour ceux qui n’entendent pas. Je travaille de 9h00 à 17H30. Je suis heureuse à la fin de ma journée parce que j’ai le sentiment d’être utile aux autres. Sur la plateforme, nous partageons tous ce sentiment : nous avons un métier qui a du sens. Nous sommes les oreilles des personnes sourdes et malentendantes.»

Un métier innovant

Un métier qui a du sens, oui, mais aussi un métier innovant. La formation peut-être prise en charge la première année par Pôle Emploi avant que la personne ne passe en contrat de professionnalisation à partir de la deuxième. Elle est ensuite embauchée par l’entreprise.

L’ objectif est clairement affiché : revitaliser les zones rurales en perte d’attractivité économique et faire bénéficier les demandeurs d’emploi des nouveaux métiers du numérique. Aujourd’hui, 3 centres d’appels existent en France. Le dernier, installé en 2012 dans le village d’Edwige, au coeur du Haut-Jura, a permis d’y installer la fibre optique et créé 20 emplois. D’autres implantations sont en projet à court terme dans le Jura, dans le Pays Morvandais (Lormes) et dans l’Yonne. Un métier à forte valeur ajoutée qui suscite chaque année de nouvelles vocations.

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