Un centre social itinérant pour les gens du voyage

logoOuestFranceArticle publié le 16 janvier 2012

L’association « Itinérance » va à la rencontre des gens du voyage et les accompagne pour faciliter leur insertion sociale et professionnelle.

« Les gens du voyage sont Français et depuis longtemps. Certains ont fait la guerre, ont été déportés. On note leur présence à Paris dès 1412. Or les confond souvent avec les migrants roumains », explique Marie-Claude Garcia Lequeau, directrice d’Itinérance. Souvent stigmatisés, les gens du voyage ont d’immenses difficultés à accéder aux circuits économiques et aux services sociaux ordinaires. Et à faire valoir leurs droits fondamentaux : droit à scolariser leurs enfants, droits de vote, accès à la propriété, droit de travailler.
« Il n’y a pas de lois pour nous », explique David Miquel, couvreur ayant bénéficié des conseils de l’association pour créer sa micro-entreprise et dont la famille est basée à Saint-Brieuc depuis plusieurs générations. « Dès que l’on dit que l’on est du voyage, les portes se ferment. On ne parle de nous qu’en terme négatif. Mon fils a été champion de France de boxe plusieurs fois, mais ça personne ne l’a dit, nulle part ! »

Une passerelle entre les gens du voyage et les pouvoirs publics

A l’aide d’une roulotte, l’association sillonne les aires d’accueil et va à la rencontre des gens du voyage. Elle propose du soutien scolaire aux enfants, aide les familles dans leurs démarches administratives, accompagne des adultes dans la gestion de micro-entreprises, les informe sur leurs droits. « Nous sommes également une passerelle avec les institutions, les élus et les acteurs locaux concernés par la question de l’accueil et de l’insertion des gens du voyage. Nous intervenons par exemple pour que les collectivités aménagent les aires d’accueil de manière adaptée. Nous favorisons la compréhension mutuelle», précise Marie Claude Garcia Lequeau.

Ginot Ferret, artisan peintre et président de l’association depuis deux mois, a connu Itinérance au moment de la création de sa micro-entreprise. « L’association est très bien perçue par les gens du voyage. C’est pour cela que je suis resté en contact avec elle. Elle contribue à faire évoluer les mentalités, des deux côtés. Dans notre communauté, chez les riverains, au sein des pouvoirs publics. Moi, ce qui m’intéresse aujourd’hui c’est de discuter autour d’une table pour casser les préjugés. Nous ne sommes pas si différents des sédentaires… »

L’association compte aujourd’hui 9 salariés, 30 bénévoles, accompagne 445 adultes dans le cadre du RSA et 200 microentrepreneurs, sans oublier les journées de soutien scolaire. Mais il reste encore tant à faire…

Flore de Borde

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