La Cimade, défendre le droit des étrangers et leur dignité

accueil Cimade

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Article publié dans Génération en Action

Créée en 1939 pour venir en aide aux alsaciens lorrains évacués pendant la guerre, la Cimade entre très tôt en résistance. Elle aide alors à sortir les internés des camps et organise des évasions. Aujourd’hui, l’association se bat pour les droits fondamentaux des étrangers, en France.

En 2010, 41.000 personnes ont demandé l’asile à l’Etat français. « La Cimade accueille, oriente et défend les demandeurs d’asile, les réfugiés et tous les migrants », explique Antoine Decourcelle. Animateur socio-juridique, à la permanence de l’association, sur Paris, il sait combien les étrangers sont vulnérables. Beaucoup ont fui des persécutions et des violences dans leur pays et  ne parlent pas français. Ils doivent faire face à une législation très complexe et de plus en plus restrictive. L’association, ses 90 salariés et ses 2000 bénévoles, sont là pour leur apporter expertise et conseils.

Accueillir et accompagner

Professeur de lettres à la retraite, Alexandre Mikhalevitch, assure les permanences en langue russe, du mardi et du jeudi. Devenir bénévole à la Cimade a été pour lui une évidence : « Je suis fils d’immigrés. Mes parents étaient Ukrainiens. Alors, je sais ce que c’est. Quand j’ai eu du temps, j’ai voulu donner à ces personnes. J’avais une sorte de dette.  Je voulais rendre à mon tour. » Il reçoit avec bienveillance et efficacité, dans son petit bureau parisien.

Il y a d’abord un Tchétchène qui veut déposer une demande de droit d’asile à l’OFPRA, l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides*. Puis une Géorgienne dont le recours pour obtenir le droit d’Asile vient d’être rejeté. Ensuite un Ukrainien qui demande le statut d’apatride. Aucun ne quitte l’association les mains vides. Le professeur écrit les recommandés, rempli les formulaires,  formule un conseil. Il fixe un nouveau rendez-vous pour assurer le suivi.

Dans les méandres administratifs et juridiques

« 15% des demandes sont faites pour préparer le formulaire du récit de vie, exigé par  l’OFPRA pour la demande d’asile. Et presque la moitié de notre aide fait suite à un rejet » précise Antoine Decourcelle, avant d’ajouter : « nous aidons aussi pour les recours auprès de la cour Nationale du Droit d’Asile et sur les droits relatifs aux familles de réfugiés ».
Et l’association étend encore son action bénévole en ouvrant un service dédié spécifiquement aux femmes. Elles constituent en effet, 50% de la population migrante et elles sont souvent confrontées à des parcours d’émigration plus longs et plus dangereux.

L’action associative de la Cimade ne s’arrête cependant pas là. Elle  contribue aussi à l’insertion des étrangers par l’organisation de formations, comme l’apprentissage du français. Enfin, elle intervient dans les centres de rétention administrative. Les étrangers qui n’ont pas le droit de séjourner en France y sont maintenus, sous surveillance policière ou de la gendarmerie. L’association accompagne et défend les étrangers contraints de quitter le territoire français.

« Malgré sa (grande) taille, la Cimade garde un esprit associatif très riche où chaque bénévole et chaque salarié conservent une liberté de parole et d’initiative importante » souligne  Antoine Decourcelle.  Et un engagement fort !  Celui de s’investir pour témoigner des difficultés des étrangers et pour dénoncer, sans relâche, les atteintes faites à leurs droits.

Flore de Borde

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