L’informatique en prison, un outil incontournable de la réinsertion

 

En prison

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Article Publié sur Génération en Action

Crée en 1985, le CLIP, Club Informatique Pénitentiaire, dispense des cours de micro-informatique, en prison. Grâce à cette action associative, les détenus peuvent acquérir et développer des compétences, aujourd’hui incontournables. L’informatique permet aux personnes incarcérées de rester en phase avec les évolutions rapides de notre société.

« Tous les détenus qui assistent aux cours sont volontaires. Chacun dispose d’un PC mis à sa disposition » explique Jean-Michel Bourdon, membre de l’association, depuis 2002. Les formations sont ouvertes à tous, hommes et femmes, prévenus comme condamnés, quel que soit leur niveau en informatique. Cependant, l’accès internet est interdit en milieu carcéral. La formation aux outils internet est donc simulée, sur un logiciel spécialement conçu. Les détenus apprennent théoriquement à utiliser un moteur de recherche et à échanger des mails.

Une formation valorisante

« Nous ne donnons pas de cours magistraux, mais des cours très individualisés. Certains détenus, par exemple, savent déjà comment on utilise internet mais ils ne savent pas rédiger une lettre de motivation sous Word ou faire un tableau Excel. Alors, nous regardons quelles sont les lacunes et nous essayons d’y remédier »
précise Jean-Michel Bourdon. Pour les plus passionnés, le CLIP propose une formation à la création de sites Web 2.0 ou à la robotique.

Un beau tremplin vers le monde extérieur. Pour tous, l’informatique permet d’obtenir des résultats concrets et valorisants. « La formation les oblige à structurer leur journée, à rentrer dans un cadre de travail. Cela prépare leur retour vers l’emploi.» D’autant plus que la formation est diplômante. Le Clip accompagne les détenus qui souhaitent présenter un dossier de validation des acquis auprès de l’AFPA – l’association pour la formation professionnelle des adultes – ou auprès de l’éducation nationale.

Bénévoles anonymes

L’association, sous convention avec l’administration pénitentiaire, compte aujourd’hui 250 bénévoles et intervient dans une trentaine d’établissements en France. Les bénévoles s’engagent de manière anonyme et ils ne connaissent pas les motifs de l’incarcération de leurs élèves. Ils doivent s’investir pour une durée d’au moins un an, à raison d’une  à deux demi-journées par semaine. Les bénévoles doivent aussi respecter les règles de l’administration pénitentiaires : entrer sans portable, ne pas communiquer ses données personnelles…

« L’été nous faisons appel à des étudiants », explique Fareen Mohammad, en contrat de formation professionnelle au sein de l’association. En juillet-août une quarantaine d’étudiants rejoint le CLIP pour dispenser une formation plus intensive auprès des détenus. Un stage « pas comme les autres » sous convention école et rémunéré 400 euros par mois. L’occasion d’enrichir son parcours universitaire d’une expérience humaine inhabituelle.

« La récompense c’est quand un détenu nous dit : c’est fou ce que j’ai appris avec vous ! » Ou quand il prend conscience, que nous sommes tous bénévoles, que nous ne touchons pas d’argent pour venir les voir. Alors là, le regard change. La personne sent qu’on est là pour elle, qu’elle n’est pas totalement exclue », conclut Jean-Michel Bourdon. L’action bénévole du CLIP leur rappelle aussi qu’au bout de la prison, la possibilité d’une vie libre et active s’ouvre à eux.

Flore de Borde

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