Article publié dans Génération en Action
Comment aider une personne malade, dépendante, en fin de vie ? Comment faire face quand cette personne est un père, une mère, son propre enfant ? Aidant Attitude propose de l’information et des conseils pour faciliter le quotidien de ceux qui accompagnent un proche en perte d’autonomie.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 3,5 millions de personnes en France aident un proche en situation de dépendance. Une réalité que Pierre Denis, 41 ans, fondateur de l’association « Aidant Attitude », a vécue : « J’ai d’abord perdu ma mère d’un cancer, puis ensuite mon père de la maladie de Richardson. Je l’ai accompagné pendant huit ans. Après son décès, j’ai décidé de mettre mon expérience au service des autres.»
Une information ouverte à tous et gratuite
Le but de cette association de solidarité, créée en novembre 2010, est simple : apporter de l’information et du soutien aux « aidants », c’est-à-dire à tous ceux qui assistent au quotidien une personne dépendante. L’aidant passe généralement plusieurs heures par jour chez l’aidé. Et doit faire face à une multitude de problèmes : comment réagir, comment supporter cette épreuve sur le plan psychologique, où trouver un soutien financier, à qui s’adresser ?
« L’axe de l’association, c’est l’information ouverte à tous, par tous les canaux possibles et sans aucun but lucratif », précise Pierre Denis.
L’association dispose pour cela d’un site web qui conseille, oriente, donne des témoignages. Le site aborde toutes ces questions, avec des fiches pratiques, des rubriques de bons conseils, un blog, un forum. « C’était indispensable d’amener l’information aux personnes concernées, parce qu’elle est très disséminée et difficile à trouver », explique Annick Toczé, auxiliaire de vie, qui a créé « Aidant Attitude » avec Pierre Denis.
L’association met également à disposition des aidants une brochure papier pour accompagner efficacement, tisser un réseau de confiance, rester à l’écoute, prendre soin de soi, avoir du recul.
Faire de la prévention et créer du lien
Les dangers qui guettent l’aidant sont en effet la désocialisation, la solitude, la dépression. Il faut apprendre à lâcher prise, à s’accorder des plages pour respirer, à faire confiance aux professionnels. « Je me bats aussi pour la prévention », souligne Pierre Denis, « pour faire en sorte que les aidants se préservent, qu’ils se fassent aider eux-mêmes, matériellement ou psychologiquement. J’essaye ainsi de créer du lien entre les professionnels, les aidants, les aidés ».
Pierre Denis, par ailleurs responsable marketing dans une grande entreprise, témoigne sans relâche. Il anime des conférences, participe aux rencontres sur l’autonomie et fourmille de projets pour son association. Au menu de 2011, une série d’événements, le développement de l’internet mobile et un site plus accessible, plus visible sur le web, qui a pour vocation d’être un relais de proximité. Pierre Denis recherche aussi des bénévoles. « Toutes les idées, tous les témoignages, toutes les bonnes volontés sont les bienvenus ! »
Il est vrai que nous sommes tous concernés.
Flore de Borde