Article publié sur le site de la Fondation Vinci
« L’association a deux objectifs », explique Zoulikha Rida, responsable de l’association, «d’une part rompre l’isolement des femmes du quartier Ménimur ; de l’autre, offrir un lieu d’accueil et d’orientation pour celles qui cherchent un emploi». Sociologue et psychologue, Rida Zoulikha a choisi de s’installer dans ce quartier sensible, après un poste aux Nations Unies et une mission à Haïti. C’est là qu’elle a pris conscience de la solitude et de l’exclusion des femmes et plus particulièrement de celles élevant seules leurs enfants. « Sur les 160 adhérentes de l’association, plus de 100 représentent des familles monoparentales et trois seulement sont d’origine étrangère. Les femmes issues de l’immigration sont soutenues par la communauté. Ce qui n’est pas le cas des autres. »
L’association est ouverte tous les jours. Six bénévoles se relaient pour offrir une écoute, proposer des activités (yoga, piscine, marche, jardinage …) et accompagner les démarches d’emploi. « Nous avons voulu créer un lieu pour que les femmes sortent de chez elles, qu’elles rencontrent d’autres femmes, qu’elles s’occupent d’elles. Certaines sont vraiment très cassées par la vie. Pour s’insérer, il faut travailler en amont », ajoute la responsable.
Ouvrir les yeux sur soi-même et sur la vie
En juin 2011, les adhérentes des Yeux Ouverts ont sorti le premier numéro du journal de l’association. Avec l’aide d’une journaliste professionnelle, elles ont planché tous les lundis pendant des mois, pour témoigner de leur vie. Une femme écrit : « Les fils conducteurs de ces quelques pages sont l’amitié, l’écoute, le partage. Nous ouvrons les yeux sur nous-mêmes et sur la vie ».
Une approche qui a retenu pour la seconde fois l’attention de la Fondation VINCI, après un premier soutien en 2007 ayant permis l’achat d’une voiture. Depuis mai 2011, elle soutient le projet de transfert de l’association dans des locaux plus grands et plus adaptés. « L’association travaillait dans 14 m2, ce qui n’était pas idéal pour l’accueil des femmes. Elle va emménager dans un nouvel espace de 80 m2. Je me suis proposé pour parrainer cette action. En tant que constructeur de la Cité, il me semble important de se préoccuper de ceux qui vivent dans nos bâtiments», explique Pierre Guehenneux, chef de l’agence Sogea Bretagne (pôle VINCI Construction) à Vannes. « Pour l’instant, j’ai pris connaissance des besoins de l’association, à savoir l’acquisition d’ordinateurs et de logiciels adaptés, la mise en place d’outils de communication, mais aussi la construction d’une cuisine et d’une bibliothèque ! C’est ma première expérience et c’est vraiment riche. J’ai d’ailleurs déjà un deuxième projet que j’aimerais parrainer ensuite. »
De son côté, la responsable de l’association prépare les cartons : « Ca va nous changer la vie ! ». Elle a déjà une nouvelle idée : l’ouverture d’un hammam social. Un projet de toute beauté !
Flore de Borde