Patrick Picard : les restos à cœur

Portrait de salarié engagé

« 32 ans chez France Telecom » ! Patrick Picard esquisse un sourire, le regard vert, presque incrédule. Et prévient : « je ne suis pas un grand bavard. ». Pourtant, il se prête volontiers au jeu des questions et des réponses. Et remonte le fil de sa vie. Il raconte le garçon de Nevers, fils unique, qui grandit entre un père sidérurgiste et une mère au foyer. Puis le jeune homme qui passe son bac, suivi du concours Poste-Télécom et qui déménage à Paris : « Je suis entré chez France Telecom en 1979. J’étais très peu parti de chez moi. Cela m’a fait drôle de me retrouver seul en région parisienne.»

Pendant six ans, Patrick Picard répond au 13, le numéro de réclamation des abonnés pour les problèmes techniques. Puis il grimpe les échelons. Le début des années 90 marque l’aventure des réseaux câblés et de la vidéo, il prend la responsabilité d’une équipe de maintenance. « L’humain était au cœur de mon travail. Il fallait savoir attribuer les tâches en fonction des capacités des gens, c’était passionnant.»

En 1996, il devient cadre et travaille comme expert des équipements de transmissions de données, destinés aux entreprises. Puis rejoint le FTR&D (France Telecom Recherche et Développement). Nouvelle aventure, début d’internet par satellite, premières expérimentations sur le Wifi. Aujourd’hui, Patrick Picard officie à Paris Brune sur une plateforme de supervision. L’histoire pourrait s’arrêter là. Elle serait celle d’une belle carrière à l’ancienne…

Alors on zoome, on se rapproche, pour en savoir plus. Derrière le « technicien » se cache l’homme qui « a toujours été choqué de voir des gens à la rue ». « Les Restos du Cœur, cela faisait longtemps que cela me trottait dans la tête. Je voulais faire quelque chose qui ne soit pas uniquement donner des repas, mais aussi apporter de la chaleur humaine. »

L’élément déclencheur sera la maladie et le décès de son père. « Je me suis dit que je n’allais pas attendre la retraite pour faire quelque chose. » En décembre 2010, il pousse les portes de la Péniche du Cœur. Une structure des Restos du Cœur qui héberge et nourrit soixante-dix hommes. Les bénévoles y partagent le dîner comme ils le feraient avec des amis. Depuis, Patrick Picard y va tous les dimanches soirs. Il se sent utile.

Et puis, il y a quelques mois, il dépose un dossier à la Fondation. « La Péniche cherchait à envoyer dix bénéficiaires en vacances, loin de Paris, mais dans le cadre de chantiers d’insertions (entretien des sentiers de randonnées, rénovation de barques catalanes) pour structurer leurs journées. J’ai proposé le projet, il a été primé et l’association a reçu un chèque de 5000 E. » Grand sourire. On croit alors le film terminé, pas encore ! Patrick Picard « maraude » aussi une fois par mois dans Paris avec les équipes des Restos : « pour agir au début de la chaîne, pour que les gens seuls dans la rue aillent jusqu’au camion repas. » On voit alors un homme au regard tourné vers les autres et vers le monde et qui vous lance en guise d’au revoir : « Si vous voyez quelqu’un dans la rue, allez lui parler, faîtes-lui un sourire. Ne passez pas devant comme s’il était transparent. » A bon entendeur …

Dates clés :

-1958 : naissance à Nevers

– Avril 1979 : entre à France Télécom et déménage à Paris

– Août 2000 : obtient son brevet de pilote

– Décembre 2010 : débute son engagement associatif.

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