L'Envol
Article publié dans Génération en Action
Chaque année, l’Envol accueille au domaine d’Echoboulains des enfants atteints de maladies chroniques graves. L’association leur offre quelques jours de distractions non loin de Paris. Des vacances hors du temps pour se divertir de l’hôpital et retrouver
la joie de vivre.
« Nous nous occupons d’enfants malades pour qu’ils soient en bonne santé ! » lance le Pr Richard Lenoir, président de l’Envol et ancien chef du service pédiatrie de l’hôpital Necker. « Le but de l’association, c’est l’enfant malade, son bien-être, son moral.»
Une rupture avec l’univers de l’hôpital
Depuis son ouverture en 1997, l’Envol a accueilli près de 6 000 enfants et adolescents atteints de leucémie, mucoviscidose, cancer. Au programme, jeux dans le parc de 30 hectares, piscine, cinéma, ateliers photo, baptême de l’air, ballade en Montgolfière. Les enfants passent 12 jours de vacances, dans un cadre de rêve, pour s’évader de l’univers hospitalier. Un séjour exceptionnel, ouvert à tous et gratuit pour les familles. L’association, reconnue « centre de soins de suite et de rééducation », a la jouissance et la charge du château, propriété de l’État. Elle dispose d’un budget de 3,2 millions d’euros financé aux 2/3 par la sécurité sociale. Le reste provient de fonds publics et privés.
Les enfants bénéficient d’une surveillance médicale constante. « Ce sont nos jeunes médecins de Necker, Trousseau, Debré et Bicêtre qui vont là-bas », précise le Pr Lenoir. « Jour et nuit, pendant les activités, les équipes de médecins et d’infirmières sont présentes. Elles se succèdent mais restent discrètes » explique Elodie Peron, 27 ans, animatrice professionnelle. Aucun terme médical n’est utilisé. Personne ne porte de blouse blanche. Les médecins et infirmières s’appellent « les abeilles ». La mission des professionnels, comme des bénévoles, est de redonner aux enfants le goût de la vie et la force de lutter contre la maladie.
Des vacances pour les enfants mais aussi pour les parents
« Les enfants ne sont pas regroupés par pathologies. Ils vivent tous ensemble en petits groupes d’âges, ce qui favorise l’échange. Ils peuvent se faire des copains. Ils redécouvrent la vie au grand air, s’inscrivent à des activités qu’ils pensaient ne jamais être en mesure de faire. Ainsi, ils retrouvent confiance dans leur corps » continue le Pr Lenoir.
Elodie Perron, très investie, repart pour sa 5ème session : « C’est une expérience humaine profonde. Cela vient à la fois de la relation privilégiée avec les jeunes et de la très grande richesse partagée avec toute l’équipe sur place. »
« Ces vacances sont une bouffée d’oxygène pour tout le monde et aussi pour nous, parents » explique Mme Virton, maman de Pierre, 10 ans. « Elles nous permettent d’avoir du temps, de souffler, de penser à autre chose ». Pierre, lui, repart pour sa troisième session et n’a qu’un mot à la bouche : « J’adore, j’adore, j’adore tout, là-bas ! »
Flore de Borde