Urgence Côte d'Ivoire
Article publié dans Génération en Action
Engagé auprès de Caritas, le Secours Catholique apporte son aide aux populations ivoiriennes. Après quatre mois de conflit, l’association tente de faire face à l’urgence humanitaire.
« Le réseau Caritas fonctionne comme une confédération … » commence Marianne Le Gall Diongue, chargée de projets partenariats Afrique de l’Ouest. « Je vais vous expliquer mais ce matin, c’est un peu le feu ! Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. Elles ne bénéficient d’aucune assistance ».
Au dernier étage de l’association à Paris, la tension est palpable. Il s’agit d’apporter une aide alimentaire, sanitaire et sociale aux 7 000 personnes réfugiées le long de la frontière du Libéria.
Réseau solidaire
La tâche est immense. Mi-avril, le Secours Catholique titrait en Une de son site web, « Alerte humanitaire en Côte d’Ivoire ». « Notre partenaire Caritas Côte d’Ivoire a appelé à la solidarité du réseau, mais aussi à celle de la communauté internationale tout entière » souligne Marianne Le Gall Diongue.
Le Secours Catholique est aussitôt entré en action. « L’aide commence à se mettre en place à l’ouest du pays », explique un bénévole. « Mais en raison du chaos et de l’insécurité qui ont régné sur place, elle a pris du retard. Et depuis notre première évaluation, la situation a changé. Les besoins humanitaires se sont accrus partout dans le pays. »
L’association réajuste au fur et à mesure son action. L’association supervise actuellement l’acheminement de vivres et de médicaments à la frontière libérienne. La réparation des pompes d’eau potable est un autre enjeu sanitaire. Le soutien aux victimes, notamment les femmes violées et les enfants seuls, est un engagement permanent. D’autre part, la prise en charge de 20 000 personnes déplacées dans la région d’Abidjan est aujourd’hui à l’étude.
Mobilisation internationale
Et face au désastre qui pointe, le Secours Catholique a rejoint une coalition de douze ONG. L’objectif est d’obtenir en urgence un soutien financier de la communauté internationale en faveur des personnes déplacées. Les organisations humanitaires n’ont pas les moyens d’y faire face seules.
Le secours catholique a ainsi apporté sa contribution à hauteur de 155 000 euros avec le soutien du ministère des Affaires étrangères. Les Caritas Allemagne, Japon, Canada, Indonésie et Espagne ont également monté des partenariats. L’appel d’urgence qui s’élevait à 319 627 euros a pu être financé à 96%.
Plus que jamais, Caritas est au cœur de sa mission : « apporter, partout où le besoin s’en fera sentir, à l’exclusion de tout particularisme national ou confessionnel, tout secours et toute aide directe ou indirecte, morale ou matérielle, quelles que soient les options philosophiques ou religieuses des bénéficiaires » (extrait des statuts, art. 1). Aujourd’hui, plus de 3,7 millions de personnes bénéficient directement de son soutien dans le monde.
Flore de Borde